INTERVIEW DE FRANCK RETTMEYER

LE POINT SUR L’ACTIVITE A MI ANNEE

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1) RESULTATS D’ALLIMAND en 2012

Monsieur RETTMEYER, alors que la dette publique française, pour la 1ère fois depuis la seconde guerre mondiale va être égale à sa richesse, que la France est en récession, le chômage flambe et que les inégalités s’accroissent, L’entreprise ALLIMAND, que vous présidez, vient de doubler son chiffre d’affaires entre 2012 et 2011,(72 M €), à effectif constant… Comment expliquez-vous cet accroissement significatif ?

Franck RETTMEYER : Dans notre métier, c’est quelque chose d’assez classique. Nous fabriquons des biens d’équipement lourd… Il suffit d’une à trois commandes importantes pour augmenter sensiblement notre chiffre d’affaires. Toutefois, le chiffre d’affaires n’est pas pérenne… Nous avons eu en 2012 une forte demande de machines à papier technique pour produire des papiers à haute valeur ajoutée. Notre technologie, nos références répondent à cette demande du marché.

2) ALLIMAND en France & L’INTERNATIONAL

ALLIMAND réalise près de 85 % son chiffre d’affaires à l’international… Or, vous êtes une Entreprise française, la 6ème génération, comment, avec les affaires Montebourg-Mittal, Depardieu-Ayrault et tout récemment la mise en examen de Jérôme CAHUZAC, résistez-vous auprès de vos clients à cette image dégradée de la France … ?

Franck RETTMEYER : Il m’arrive parfois d’éviter de dire que je suis français -ce qui est tout de même un comble- surtout en Asie ou la fiscalité « HOLLANDE » est incomprise.
Les positions prises par notre Gouvernement ne sont pas productives pour les entreprises Françaises et donc pour l’emploi, c’est clair.

3) PERSPECTIVES ALLIMAND en 2013 – 2014

ALLIMAND a poursuivi en 2012 sa stratégie d’implantation à l’International avec notamment, l’ouverture d’une nouvelle entité en Espagne avec APMS, puis sur le Continent Américain l’implantation d’un nouveau pilote, dans l’Etat de New York, à Albanie.
Que nous préparez-vous pour les mois à venir et quels sont vos nouveaux pays cibles ?

Franck RETTMEYER : Il est certain qu’une Entreprise couvrant le monde entier doit avoir ses bases différentes de son pays d’origine. D’autant plus qu’en Asie en 2015, une grande zone marchande dépourvue de taxe se prépare… nous reviendrons certainement sur le sujet le moment venu.

4) POUR CONCLURE…

Si l’on compare à l’Allemagne, qui depuis les années 2000 et l’arrivée de Gérard SCHRÖDER, avait engagé des réformes courageuses et douloureuses (baisse des dépenses publiques, fluidification du marché du travail, baisse de l’impôt sur les sociétés, réduction du coût et des charges qui pèsent sur la main d’œuvre…). Que peut bien donc motiver un Chef d’Entreprise d’une ETI aujourd’hui à rester implanté en France… ?

FR : En France, tout n’est pas mauvais… La France fait partie de l’Europe encore pour longtemps, tout au moins je l’espère. Dans toute Entreprise, il y a une tradition, un savoir-faire qui se construit sur plusieurs années. Notre système éducatif est reconnu pour produire des Ingénieurs et des Techniciens de qualité, nos Ecoles d’Ingénieurs ont une bonne réputation, PAGORA en est une, elle nous forme d’excellents Ingénieurs et techniciens dont une partie trouvent d’ailleurs des emplois en dehors de la France. Au niveau des opérateurs, de la formation professionnelle c’est nettement moins brillant. Recruter de bons opérateurs en mécanique par exemple sera un vrai problème d’ici quelques années.

Ce qui est nettement moins bien ce sont les 35 heures, une véritable folie collective, la fiscalité rebutante supportée par nos Sociétés. Nos hommes politiques ne comprennent pas le monde moderne, n’acceptent pas la mondialisation.

Face à un tel décalage, la France compte 5 millions de chômeurs, est devenu de moins en moins compétitive donc moins attractive pour les investisseurs, les créateurs d’emploi.
La récession, la baisse du pouvoir d’achat, la baisse de la consommation, l’instabilité politique de la France conduit notre pays à s’appauvrir alors oui il faudra bien aller là où il y a croissance, marché, reconnaissance qu’entreprendre est une vraie valeur !